Biographie

« Mon oncle s’appelle John. Il a toujours pensé qu’un jour,
je l’emmènerai au ciel. Il me dit que je suis ses ailes.
Mes amis m’ont surnommé Jhonel.»

De son vrai nom Hamani Kassoum,
le petit nigérien n'était à priori guère destiné à
une carrière artistique. Fils d'Imam établi en
Côte d'Ivoire, Jhonel a dû très tôt faire face à
l'incompréhension de sa famille. La musique et
l'art n'étaient pas les bienvenus chez lui, mais
rien ne pouvait entamer la passion du petit de
San Pedro.

Bercé par le reggae de Bob Marley, il
chantonnait sans cesse, chez ses amis, dans la
rue, sur la plage, et finit malgré tous les
obstacles par « épouser cette musique » qu’il
aimait tant.

Au pays d'Alpha Blondy et de Tiken Jah,
Jhonel composa en 1998 son premier tube,
« Affaire de religion » avec quelques amis
musiciens. Un titre inspiré par la méfiance qui
régnait entre les communautés chrétiennes et
musulmanes de Côte d'Ivoire, un titre comme
une première marque d'engagement au service
du dialogue et de la paix. Très vite il rencontra
son public, et connu sa première scène
le 22 juin 1998, lors d'un concert donné avec
ses amis d'enfance à San Pedro.

Malgré ses succès, la pression familiale
se faisait de plus en plus forte sur Jhonel.
Après mûre réflexion, le jeune homme prit la
décision de quitter son pays adoptif et de quitter
les siens, seule solution à ses yeux pour
faire vivre sa passion. Il revint en 2002 au Niger,
sa terre natale.

Désormais libre, l'inspiration ne tarda
pas, et dès 2003, Jhonel monta avec des
camarades du collège Mariama de Niamey
son premier vrai groupe, Flèche Noire.
Les dates s'enchaînèrent: deux concerts au
Centre de Formation et de Promotion Musicale
Taya de Niamey (CFPM), en avril et en mai,
et l'honneur d'une représentation à
la Piscine Militaire le soir du 31 décembre.
Flèche Noire se produisit encore quelquefois,
mais l'année 2004 marqua la fin du groupe.

Décidé à ne rien lâcher, Jhonel se lança
en solo en 2005, et fit tout de suite forte
impression, notamment à l'occasion des
Vèmes Jeux de la Francophonie et d'un concert
organisé par l'ORTN (Office de Radiodiffusion
Télévision du Niger) pour le nouvel an 2006.
 
Cette même année, il participa au festival
Rue Rap et revint même donner un concert
à San Pedro, la ville où il grandit. Puis en 2007,
il fit découvrir sa musique au Mali, à Gao et à
Bamako, invité par Yeli Mady en première partie
du concert exceptionnel donné par la rappeur
français Booba au Stade Omnisports. Fort de
son succès, il resta au Mali et en 2008 se
produisit devant le public du Palais de la
Culture Amadou Hampaté Bâ.
Jhonel enchaînait les compilation au
Mali, notamment avec Abel Bayo, mais aussi
au Niger, quand il fut approché par le
DJ canadien Ghislain Poirier, musicien aux
influences dub, hip-hop et ragga, et proche
collaborateur de la scène rap montréalaise.
 
A la clé, un titre : « Ignadjossi Feat. Jhonel »
sur la compilation « No More Blood », parue
en 2008 sur le label canadienne Ninja Tune.
 
Le mix tape dans l'oreille du producteur et
musicien new-yorkais DJ/Rupture qui choisit
d'en faire la piste 14 de son album Uproot,
sorti sur le label The Agriculture.
 
En 2009, Jhonel décide de fixer sa
musique et sort Salam Aleïkoum, un premier
opus de 11 titres. Enregistré à Bamako,
l'album est riche d'influences émanant du
reggae, du rap mais aussi du slam, une
discipline en plein essor souvent comparée à
de la poésie urbaine. Présenté le 11 mai sur
la scène du Centre Culturel Franco Nigérien
Jean Rouch de Niamey (CCFN), Salam Aleïkoum
a été vivement plébiscité par la critique.
 
En novembre, Jhonel a donné un concert lors
du Festival International de la Mode Africaine
(FIMA) et a fait une apparition en première
partie du concert du rappeur nigérien
Luci Kadri Shata.
 
Dernièrement, il est remonté sur la scène du
CCFN Jean Rouch pour un projet mêlant slam
et danse en compagnie du danseur sénégalais
Gawlo, ancien élève de la chorégraphe haïtienne
Ketty Noël. Les projets ne manquent pas,
et Jhonel pense déjà à un nouvel album,
cette 2 fois dédié au slam.